16.5.02
Le Syndrome du Mois de Mai revient. Comme des centaines de milliers de lycéens et d'étudiants, je suis persécutée par lui, cette fois pour la cinquième année consécutive. Il consiste en une équation simple : soit, d'une part, un soleil éblouissant, une température à se ruer à la piscine, le festival de Cannes et les sorties de films qu'il occasionne, ainsi que Roland-Garros qui approche, et, d'autre part, une malheureuse étudiante contrainte de réviser ses examens qui commencent dans un peu moins de deux semaines, voilà une torture permanente. Pourquoi les examens n'ont-ils pas lieu en mars ? (il y en a aussi en janvier, notez, mais là ce sont les fêtes de Noël qui font obstacle) Voilà une mesure populaire à proposer à notre cher nouveau ministre de l'Education Nationale : une nouvelle répartition de l'année universitaire. Rentrée mi-août (quand le beau temps commence à décroître) au lieu de mi-octobre, examens fin mars au lieu de fin mai. - Cette année, j'espérais que le SMM serait un peu moins virulent, mes examens ayant lieu particulièrement tôt par rapport à Roland-Garros. Malheureusement, je crois que la finale hommes a lieu la veille de mon oral de latin, la dernière épreuve. C'est l'ironie tragique du SMM, sa manifestation la plus cruelle.




14.5.02
Dimanche, j'ai assisté pour la première fois de ma vie à une communion solennelle, celle d'un cousin de Compagnon. Bof, ce n'est pas très impressionnant. Le midi (ou plutôt pendant toute l'après-midi), nous avons mangé avec une bonne partie de la famille. Nous étions assis à côté de cousins de Compagnon assez proches de nos âges ; je les avais trouvés plutôt sympas lors de nos précédentes rencontres, mais là ils se sont surpassés dans la catégorie libéraux bien-pensants, le cocktail le plus épouvantable que je puisse imaginer. Je me suis efforcée de ne pas trop participer aux conversations, je sais bien qu'il est inutile de chercher à convaincre quelqu'un qui a des opinions bien arrêtées... Mais tout de même, difficile de rester assise et souriante en entendant dire que les fonctionnaires sont tous des assistés (je venais de mentionner que mes parents appartenaient à l'Education Nationale) ou que les Verts sont des trotskistes, ou encore que fumer des joints est infiniment plus dangereux que de boire de l'alcool. Ce n'est que le lendemain matin que j'ai pensé à tout ce que j'aurais pu dire, évidemment (c'est toujours comme ça) : que le shit, à haute dose, provoque uniquement somnolence, manque de mémoire et de concentration, alors que l'alcool provoque des cirrhoses, des cancers, des maladies cardio-vasculaires, etc. Qu'il tue des centaines de milliers de personnes chaque année, alors qu'à ma connaissance il est impossible de mourir pour avoir fumé du shit - à part les méfaits du tabac, mais c'est autre chose. Cette pénible conversation a cependant eu des effets bénéfiques surprenants : ça y est, Compagnon a reconnu publiquement (sans m'avoir avertie préalablement qu'il était enfin converti) qu'il était de gauche. Je n'ai jamais mis que près de deux ans et demi à le convaincre...