jeudi 7 février 2002

 

Neuf heures et des petites poussières. Hier soir, dans un café oriental (le genre d'endroits où je passe à peu près une soirée sur deux, à fumer le narguilé et jouer au tarot, deux des occupations les plus agréables jamais inventées par l'homme), l'apparence d'une fille m'a vraiment frappée ; il est rare de voir quelqu'un d'aussi doué pour se mettre en valeur (se sublimer, dirait un journal féminin, mais je ne vais tout de même pas me laisser contaminer par ce genre de langage...). Personne n'aurait pu dire qu'elle était belle, son visage était un peu trop long et trop particulier, mais elle dégageait vraiment un charme spécial. Bon, il était clair qu'elle avait beaucoup dépensé pour parvenir à ce résultat - en attestaient sa coiffure à la fois impeccable et naturelle, la nuance de blond de ses cheveux, la couleur parfaite de son rouge à lèvres, sa robe bien coupée, et peut-être ses chaussures, mais je n'ai pas le souvenir de les avoir vues -, mais elle parvenait à rester juste dans la bonne limite, à ne pas avoir l'air trop habillée ni trop supérieure, elle avait atteint une sorte d'élégance bohème. Mais non, ça ne me rend pas jalouse ! - Enfin, cela m'a convaincue que j'avais eu raison d'accepter que Compagnon prenne pour moi un rendez-vous chez sa coiffeuse. Ça n'a l'air de rien, mais en fait il est extrêmement rare que qui que ce soit me persuade de me laisser entraîner dans ce genre d'endroits. Je ne vais quasiment jamais chez le coiffeur - la dernière fois remonte à un an environ, et à ce moment-là ça devait faire deux ans que mes cheveux poussaient tranquillement tout seuls. Pourquoi ? Il y a un aspect financier là-dedans, bien sûr, mais ce n'est pas tout. Les coiffeurs semblent généralement se liguer contre moi pour me faire accepter de force des soins très chers, me couper les cheveux de façon à prendre point par point le contre-pied de ce que je leur avais demandé, entretenir une conversation insipide au lieu de me laisser à mes pensées, me servir (gratuitement il est vrai) une boisson jaunâtre qui n'a de thé que le nom avec du lait ouvert depuis une bonne semaine à l'air libre, et me brûler joyeusement le cuir chevelu à coups de sèche-cheveux mal réglé. Enfin, Compagnon m'a assuré que sa coiffeuse était non seulement extrêmement compétente, mais aussi intelligente et fiable. On va voir ça demain matin.

Un grand moment. Je vais m'inscrire à la CEV. - Plus tard. Eh non ! Plein de problèmes techniques qu'il me faut régler avant. A cause de FrontPage, bien sûr.

18h24. Ça semble marcher. J'y vais.

avant sommaire après
l_egoine@yahoo.fr