Lundi 25 février 2002

18h10. Je suis en vacances, mais on ne peut pas dire que j'en profite : Compagnon a repris les cours ce matin et il est submergé de travail... Et j'ai moi aussi plein de choses à faire, à lire, à traduire, à écrire... J'ai un peu de mal à m'y mettre, mais je suppose que le  chronomètre se faisant de plus en plus pressant, tout sera fini dans les temps ; comme la plupart des gens, je ne travaille qu'au pied du mur. - Les chances de survie de K. s'étaient un peu améliorées la dernière fois que nous avons eu des nouvelles, en revanche il est certain que s'il en réchappe il sera paralysé des deux jambes - il a une fracture de la colonne vertébrale... - Plus tard. Je n'ai toujours pas reçu mes identifiants Free, je commence à trouver ça bizarre et, du coup, je ne suis pas très motivée pour écrire... Sans lecteurs pour me presser... Et je commence à en avoir assez de cette journée claustrophobique. Bon, je suis sortie ce matin, mais pour faire les courses, sans avoir prévu que tout le quartier aurait eu la même idée que moi à la même heure : le Champion (sur lequel je me rabats par défaut, ce quartier est misérable en matière de supermarchés, il n'y a que des minuscules supérettules hors de prix ; le Champion en question est imbattable en matière de produits périmés et de rayons mystérieusement vides) était bondé, et évidemment j'ai choisi la pire des caisses. Compagnon a du flair pour ça, il est capable de nous faire passer en dix minutes à une heure où quatre-vingt pour cent des clients attendent trois quarts d'heure, mais quant à moi je suis nulle, je tombe toujours sur la caissière la plus lente, les clients les plus agaçants, et ceux qui ont planqué leur caddie archiplein exprès pour m'induire en erreur. Bref. Je tourne donc un peu en rond. J'ai été très active jusqu'à quatre heures et demie à peu près, lecture, traduction, courses donc, ménage (le lundi est, ainsi que j'en ai décidé il y a trois semaines, le jour du ménage. Mais aujourd'hui, j'étais seule pour le faire), lavage à la main de pulls. Et depuis, je traîne, j'ai même regardé Qui est qui. Je sais ce qui va se passer ce soir : je vais n'avoir qu'une envie, sortir (pour aller au cinéma, par exemple, je crois qu'il y a un ou deux films que je dois encore voir), et Compagnon va devoir travailler. C'est toujours pareil. La solution serait que je sorte en indépendante, mais j'ai moi aussi du travail, et aucune de mes amies n'habite par ici.

Hier soir, nous étions dans notre bar à narguilés, avec deux amis de Compagnon, B. et... et... un surnom, vite... surtout que c'est quelqu'un que nous voyons souvent... eh bien, je vais faire preuve d'originalité, B. et E., ainsi qu'Elvira et son copain. Ai-je déjà rebaptisé son copain ? Si non, ce sera JP. A un moment donné, sans méchanceté d'ailleurs, B. a dit à mon propos : "Encore une maniaque !" Et c'est vrai que... Bon, je ne deviens pas vraiment maniaque (Compagnon hurlerait de rire à cette seule idée, lui qui me tanne depuis des semaines pour que je range ma bibliothèque), mais enfin j'ai subi une notable transformation, progressive, depuis que nous habitons ensemble. L'institution d'un jour de ménage en est un indice clair. C'est une idée que j'ai reprise à Belinde, pour éviter de repousser toujours au lendemain le passage de l'aspirateur. Mais il y a déjà le jour des lessives de draps et de serviettes (le mardi), les preuves s'accumulent... Quand nous avions chacun notre studio, je faisais rarement la vaisselle, très rarement même, je ne passais quasiment jamais l'aspirateur (une femme de ménage passait une fois par mois dans la résidence où j'habitais, ça me semblait amplement suffisant), et quant à laver par terre, je crois l'avoir fait deux fois, en arrivant et en partant. Et quand je repense à la façon dont nous nous nourissions... Pour moi, ça donnait : le midi, un sandwich ; dans l'après-midi, une viennoiserie quelconque ; et le soir, picorage au Resto U. Pour ainsi dire jamais de légumes ni de fruits, sauf si on compte les raisins du pain aux raisins. Quand on a emménagé et que j'ai commencé à faire la cuisine (Compagnon voulait qu'on alterne avec le Resto U, mais j'ai posé mon veto), j'ai perdu cinq kilos sans faire d'effort pour, retrouvant ainsi le poids que je faisais à quinze ans, et mes ongles sont redevenus brillants et forts. Ce deuxième détail peut paraître insignifiant, mais sur le moment il m'a beaucoup frappée. Et maintenant, la maniaquerie me guette, ce défaut qu'on attribue si souvent aux filles. Pour le moment, j'en suis encore simplement au retour à une vie plus saine.

L'autre jour, nous avons appris que nous étions invités au mariage d'un cousin germain de Compagnon, en... 2003. Lancer les invitations un an et demi à l'avance, mais pourquoi pas. Nous avions déjà été invités aux fiançailles, à l'automne, mais heureusement mon anniversaire tombait le même jour et nous y avons échappé. Précisons que le mariage aura lieu dans un château, que les pères porteront un(e?) queue-de-pie et les mères je ne sais quel type de chapeau. Bon, pourquoi pas ? Mais visiblement, rien de tout cela ne correspond particulièrement aux voeux des deux futurs époux, c'est plutôt leurs mères qui organisent tout. Je dois dire que ça me choque et m'attriste, si peu d'indépendance (j'ai demandé à Compagnon s'il croyait qu'ils se marieraient sans s'être bibliquement connus, il m'a rassurée, tout de même pas). Pourtant, je suis très famille, si l'on entend par famille parents et frère. Mais il est clair que mon mariage, si mariage il y a, ne les regardera que dans la mesure où ils y seront conviés. D'ailleurs, ma mère s'est mariée en haut noir et jupe hippie.

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