Vendredi 22 mars 2002

17h17. Je suis chez mes parents - Compagnon est resté à Paris, débordé d'activités - mais j'écris tout de même, poussée en fait par l'émulation que crée la page Journaux de la CEV. On veut se retrouver en haut de la liste… Deux jours sans pouvoir écrire, et hop on est aux oubliettes. Donc j'écris, dans le grand bureau envahi par les livres, les papiers, les revues, les classeurs et le matériel informatique. Quand j'essaie d'imaginer un lieu de vie idéal, il comprend nécessairement un grand bureau confortable, si possible exclusivement réservé à ma petite personne, mais que je pourrais accepter de partager. Avec un immense bureau de médecin, une chaise ergonomique, un Mac (j'en suis encore aux PC, petit budget oblige), un beau tapis en laine épaisse, les murs couverts de livres, j'en ai une vision très nette.

Hier soir, nous sommes allés voir le nouveau Manuel Poirier, Les femmes… ou les enfants d'abord…, c'était très bien, assez drôle, des petites longueurs peut-être mais très pardonnables, rafraîchissant. Mais il a été l'occasion d'une nouvelle grande discussion avec Compagnon sur le lieu où nous pourrions habiter. Les personnages principaux du film occupent une maison du genre Phénix de cinq ans d'âge, à vingt minutes d'une assez grande ville bretonne, avec un jardin comprenant une balançoire, enfin tout ce que je déteste (la Bretagne exceptée) et tout ce dont Compagnon rêve. Je suis absolument citadine, je ne peux guère envisager de vivre dans une ville de moins de deux cent mille habitants, et si j'aime bien les vieilles maisons chargées d'histoire, l'idée de l'énergie à déployer pour s'en occuper me fait préférer un grand appartement avec du parquet. Tout cela vient de nos éducations respectives, bien sûr, et par moments ce n'est pas évident de venir de milieux passablement différents, gauche caviar urbaine et intello pour moi, droite traditionnelle, campagnarde et familiale pour lui. J'aime bien sa famille, ce sont pour la plupart des gens adorables, mais je ne veux surtout pas leur ressembler, et je n'ai pas particulièrement envie de les voir beaucoup. Compagnon ne comprend pas tellement non plus le mode de vie de mes parents. Ce qui me rassure, et ce que je lui répète, c'est que pour le moment nous sommes d'accord sur tout, même si peut-être j'aimerais sortir un peu plus. Nous aimons le même quartier, nous avons eu le coup de foudre pour le même appartement, nous y sommes bien. Je ne vois pas pourquoi nous deviendrions brutalement divergents plus tard… Mais bien sûr, je veux l'entraîner de mon côté, je suis persuadée d'avoir raison. Enfin, j'ai déjà écrit tout ça. Ma mère est rentrée, elle va bientôt se ruer sur l'ordinateur, je préfère mettre en ligne tout de suite.

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