Lundi 25 mars 2002

09h59. Je n'aime pas du tout cette humeur qui me poursuit depuis quelques jours : moi qui d'habitude suis si facilement satisfaite, pas toujours pleinement heureuse mais au moins paisible, là, je me traîne un peu, je suis vaguement morose, Compagnon se plaint de mes remarques acerbes. Et il a raison, je m'énerve pour un rien. Je pense savoir pourquoi : ces temps-ci, j'ai beaucoup de travail, toujours un truc à faire à l'arrière-plan qui parasite mes pensées, et nous sortons beaucoup moins. Du coup, je m'ennuie, je n'attends rien de particulièrement agréable dans les jours à venir, et je deviens maussade. Ça vient aussi de Belinde et d'Elvira : ces derniers temps, nos plaintes amusées ont fait place à des plaintes tout court (au sujet de la fac et de la vie en général), si bien que nos conversations ne sont plus des moments très agréables, du moins pour moi. - Je pense que je vais partir en avance pour mon cours de cette après-midi, et passer au local de l'Association (je l'appellerai comme ça désormais, histoire de ne pas dire : l'association dont je fais partie et que j'ai déjà mentionnée...), histoire de faire quelques parties de tarot et d'entendre les derniers ragots. Ça me changera les idées. - Je reviens à ce que je disais : c'est une tendance qui m'agace un peu chez mes amies, Belinde surtout : elle  est facilement vindicative, contre les profs notamment, et je trouve ça déprimant, je préfère voir le bon côté des choses... - Ce qui n'arrange pas les choses, c'est qu'aujourd'hui je dois faire le ménage, le repassage (il s'accumule depuis plusieurs jours, je vais y passer un temps fou), laver un tas de pulls à la main et travailler un peu, alors que j'aimerais passer mon temps à me promener sur Internet, à lire des romans pour la cinquième fois et à tricoter devant la télé, l'esprit agréablement vidé de toute préoccupation élevée.

Je me promenais dans les journaux écrits sous forme de blogs ; le ton en est indiscutablement différent - peut-être parce que c'est un petit milieu où tous semblent se connaître (Asa, Lulu, Coronis...). J'aime bien, et même beaucoup, la plupart du temps, même si j'ai toujours un peu de mal à me décider à lire cette colonne étroite écrite tout petit au milieu d'une page envahie de liens mystérieux. Il est clair que j'aurais beaucoup de mal à me plonger dans les archives d'un blog, cette forme me semble se prêter presque exclusivement à une lecture au jour le jour, alors que j'aime bien parcourir les archives des journaux "traditionnels" (c'est ça qui est bien sur Internet, un concept (voilà un mot que je déteste et que j'emploie extrêmement rarement) qui date de cinq ans se retrouve traditionnel, face à une nouvelle forme considérée avec méfiance par les Anciens).

Bon. 10h41, je dois être raisonnable. Une multitude d'occupations captivantes n'attendent que moi pour passer du virtuel au réel. Notons cependant que je me sens bien plus joyeuse, plus pétillante même qu'au début de cette entrée.

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