Jeudi 28 mars 2002

18h29. Comme souvent (trop souvent, je dirais, il me semble que cela donne des chroniques franchement ternes... que je mets tout de même en ligne pour mémoire et pour éviter que les lecteurs n'attendent en vain une mise à jour), j'arrive sur une nouvelle page rose (on s'en lasse, non, de ce rose ? Tiens, je vais essayer une nouvelle couleur, je verrai si je la conserve... Oh... On se croirait dans un frigo. Tant pis, j'ai dit que j'essayais, je tiendrai ! Le problème, c'est que les couleurs sont très jolies dans le petit nuancier de la boîte dialogue, beaucoup moins quand elles s'étalent sur toute la page)... j'arrive sur une nouvelle page bleu frigo sans trop savoir de quoi je vais parler. Dans un monde un peu plus performant que celui-ci, cela devrait me permettre de laisser mon esprit disserter fougueusement sur tout ce qui me passe par la tête... Mais dans le monde en l'état actuel, c'est moyen. Le problème, je crois, c'est que j'ai du mal à regarder ma vie avec des yeux neufs pour vous la présenter de façon attrayante. Ce serait plus facile si je visitais un autre pays, comme Asa récemment, par exemple (oh là là. Je parcours ce paragraphe et je me rends compte que je suis reprise de ma manie des parenthèses. Car, oui, peut-être ne vous en étiez-vous pas encore aperçu, je suis une parenthéticomaniaque, j'en glisse partout, je ne le fais pas exprès, j'ai toujours un truc un peu en marge à ajouter... - Dans un précédent journal, j'ouvrais une seconde page, accessible par un lien, pour ajouter une parenthèse. J'ai arrêté, par lassitude ou parce que ce n'était pas très pratique, peut-être. - Je me rends bien compte que le résultat est moyen côté lisibilité, mais je n'arrive pas à faire autrement. Dans mes dissertations, je me limite un peu, bien que j'exaspère souvent les correcteurs avec ma manie des tirets, alternative à la parenthèse. Enfin. Je ressors et je continue...). Mais là, dans mon petit univers quotidien, appart-fac-appart, j'ai du mal à extraire les détails intéressants et significatifs. Ce qui m'ennuie beaucoup, le journal idéal étant pour moi justement celui qui sait donner du relief au quotidien, et pas nécessairement pour en tirer une grande leçon philosophique. Car je ne suis pas très portée sur la philosophie, je l'ai déjà dit, je suis avant tout quelqu'un de concret qui réfléchit peu sur sa condition. - Mais je commets plein de fautes, enfin, ce ne sont pas vraiment des fautes, disons des entorses au bon français, qui feraient hurler plus d'un prof. Ou qui me feraient hurler, moi, si je les découvrais dans un contexte autre que celui de ce journal dans lequel je n'en fais qu'à ma tête, au mépris de mes malheureux lecteurs. Recensons : je sépare deux phrases par un tiret (absurde !) ; je commence des phrases par "car" et par "mais" ; j'écris des surbordonnées détachées de leur principale ("Ce qui m'ennuie beaucoup"). Terrible. Mais ici, je peux me le permettre...

Je change de paragraphe, histoire de me remettre les idées en place. Malheureusement, je me heurte presque toujours à la même alternative dans l'écriture de ce journal : soit je n'ai pas grand-chose à dire, soit j'ai trop à dire et je le dis dans n'importe quel ordre, avec des parenthèses partout et peut-être même des private jokes qui m'échappent. Tout le contraire de ce qui est recommandé dans Why web journals suck, je suppose, bien que je n'aie pas le courage de le relire maintenant. Je suis peu claire. Et je m'obstine dans cette direction !

Je me souviens d'un problème évoqué il y a quelques temps par Ultraorange : celui des lecteurs qui viennent pour la première fois et qui risquent de tomber sur une chronique particulièrement ratée et de ne jamais revenir. Pour un lecteur régulier, lire quelque chose de peu intéressant n'est pas excessivement grave, tant que ça ne se reproduit pas trop souvent. Mais pour le Nouveau Lecteur... Il faudrait donc être aussi brillant que possible chaque jour, dans l'hypothèse où un NL viendrait s'égarer sur cette page. Imaginons qu'un NL arrive aujourd'hui : il me prendrait pour une folle illisible (me percerait à jour instantanément ?) et ne reviendrait pas, à moins qu'il ne soit doté d'un esprit aussi tortueux que le mien. C'est triste. Cher NL, reste, donne-moi une seconde chance.

C'est affreux : j'écris n'importe quoi et je n'arrive ni à me contrôler ni à m'arrêter complètement. - Interruption d'une minute trente-huit (notre téléphone a un minuteur) : Belinde m'appelait pour savoir si j'avais essayé... attention messieurs, sujet féminin au possible... l'épileur (épilateur ? Dans la notice, ils appellent ça un épileur, mais c'est bizarre comme mot, jamais entendu avant) qu'elle m'a prêté hier, pour un essai. D'habitude, j'utilise de la crème, la solution des douillettes paresseuses, mais j'ai décidé de franchir le pas, puisqu'il paraît que les résultats sont bien meilleurs avec un épil(at)eur. Je n'arrive pas à me décider, moi qui hurle quand je dois m'enlever un pansement. Allez, j'essaie ? Je reviens vous faire part du degré de douleur auquel je serai parvenue. - Plus tard. C'est triomphante que je reviens, me voilà exclue de la caste des douillettes paresseuses. Franchement, ça ne fait pas très mal, juste un petit picotement. Mais c'est long !

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