Mercredi 3 avril 2002

20h23. C'est incroyable comme le beau temps bouleverse tout (j'en parle maintenant parce qu'il paraît que ça va se dégrader à partir de demain). Plus besoin de chauffage dans la salle de bain, quand j'ouvre la fenêtre après ma douche, debout dans la baignoire (seule position dans laquelle je peux ouvrir cette drôle de fenêtre perchée bien trop haut - à mon avis, le sol a été abaissé entre le moment où cette ouverture a été percée et aujourd'hui), ce n'est plus un courant d'air glacé qui me torture le cou mais une douce brise qui chasse la buée des vitres, et quel plaisir de pousser la lourde porte de mon immeuble et de partir d'un pas léger vers la fac, léger parce qu'il fait si doux et que pour la première fois de l'année je ne porte pas de pull sous mon imperméable blanc (un petit conseil au passage, n'achetez jamais d'imperméable blanc. Vous dépenserez autant tous les mois en pressing que le prix qu'il vous a coûté au départ, car ça se salit vite, ces bêtes-là). Délicieux. Même si je sais que je m'en lasserai vite : changer de saison tous les mois, ça me conviendrait très bien si les changements de températures ne me collaient pas la migraine pendant une semaine. Oui, ça me fait ça depuis un ou deux ans. C'est à de petits signes comme ça qu'on voit qu'on est en train de quitter l'invulnérabilité de l'adolescence.

Il faut que je fasse, ou que je modifie, mon CV, si possible ce soir, pour obtenir un job d'été à temps partiel dans la boutique où Elvira travaille régulièrement. J'ai envie de faire ce travail qui a pourtant l'air assez ennuyeux (de longues heures debout dans une boutique à attendre qu'un client entre pour lui demander : "Vous cherchez quelque chose de précis ?" et pour s'entendre répondre : "Non, merci, je regarde"), à la fois pour gagner un peu (très peu, c'est ridicule, je gagnerai en un mois ce que Compagnon gagne en cinq jours de formation, tout ça parce que lui est payé comme un bac + 4 et moi comme si je n'avais même pas le bac), pour essayer un autre univers, pour travailler tout simplement, ce que je n'ai jamais fait de toute ma vie, sauf si on compte le baby-sitting et les cours de français. Ça paraît toujours bizarre, je ne connais quasiment personne qui soit dans le même cas que moi, mais en fait ça s'explique très bien : mes parents me donnent ce qu'il me faut, et vu qu'ils ne travaillent pas dans une entreprise, je n'ai pas pu faire mes premières armes grâce à eux, alors que Compagnon a commencé par bosser dans l'entreprise de son père, Belinde dans la gigantesque boîte où travaillent ses parents, et Elvira pour son père aussi, etc. Donc il faut que je me débarrasse de cette embarrassante particularité. Au travail...

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l_egoine@yahoo.fr