dimanche 10 février 2002
19h30. Jécris cette chronique à la main, sur le bloc ligné (et non à carreaux, quelle horreur) que jutilise pour noter mes cours, pendant que cuit ma compote de pommes à la vanille. Je suis incapable décrire bien ou proprement, je termine toujours avec lencre qui bave partout, les mains tachées. Pendant un examen (le pire), jai vidé la moitié dune cartouche dun coup, par accident, en essayant de recharger mon stylo, javais des mains de Schtroumpfette à la sortie et ma copie ressemblait à un tableau abstrait. Nous revenons dun week-end chez les parents de Compagnon, après avoir fait des provisions inconsidérées de protéines et de lipides (la mère de Compagnon fait une cuisine délicieuse mais très tradition française). Voyage en train, mon moyen de transport préféré : jai peur en voiture, non pas une phobie mais une peur raisonnée, et jévite au maximum de monter dans ces engins, je nai dailleurs pas le permis (bien que Compagnon mait appris à conduire sur une route de campagne, mais motus) ; je nai jamais pris lavion, fait particulièrement rare pour une personne de mon âge et de mon milieu social. Mais ça sexplique : mon père a la phobie de lavion, et le vertige (moi aussi). Du coup, nous navons voyagé quen Europe, en train et en bateau, quitte à faire de longs trajets comme L***-Paris-Budapest. Mais ce nest pas seulement par défaut que je préfère le train, jaime vraiment ça, le paysage qui défile, la possibilité de faire deux choses à la fois (me déplacer et lire ou travailler). En arrivant à la gare, nous avons traversé la banlieue proche, les immeubles sont juste à côté de la voie ferrée, jai avidement épié les appartements dans lesquels la lumière allumée me permettait de deviner brièvement des vies. Jadore regarder chez les gens, non pas vraiment par voyeurisme, mais plutôt par curiosité, la même curiosité qui me pousse à lire les journaux en ligne. Jaime savoir comment vivent les autres, à quoi ressemblent leurs pensées et leurs appartements. Je ne peux pas me faire une idée bien nette de quelquun tant que je nai pas vu son cadre de vie.
Sinon, je me suis habituée à ma coiffure, jen suis venue à aimer mon nouveau visage.