Mardi 12 février 2002
Un petit exemple de lâcheté ce matin : je devais appeler un ami, Scriptor, pour lui annoncer une note assez catastrophique (il s'y attendait, mais enfin ça ne fait jamais plaisir, et il espérait un peu mieux) ; j'ai hésité à lui envoyer un message écrit, mais j'ai décidé que lui annoncer de vive voix était tout de même plus humain. J'ai été extrêmement soulagée de tomber sur son répondeur Comme tout le monde, je déteste annoncer de mauvaises nouvelles, et généralement je me défile, mais là il m'avait expressément et à plusieurs reprises demandé de l'appeler ; j'avais accepté le cur léger, sûre qu'il sous-estimait sa performance
La photo ci-dessus, c'est un graffiti que je vois tous les matins en ouvrant mes rideaux, et qui ne risque pas d'être effacé de sitôt, vu son emplacement. D'ailleurs, celui (ceux ?) qui l'a tracé a pris des risques inconsidérés, il était forcément en équilibre précaire et pouvait à tout moment glisser le long du toit, tomber des trois étages et s'écraser sur l'auvent du Häagen Dasz en dessous. Mais il a atteint son but, un tag qui clame indéfiniment sa signature. En général, je n'ai aucune affection particulière pour les gens qui tracent ainsi d'affreux gribouillis sur les murs et défigurent de beaux immeubles (soyons d'accord, je ne parle pas des beaux tags colorés que l'on voit notamment aux sorties des gares), mais là je suis assez admirative devant une telle détermination. Ça me fait penser à des photos de Montréal prises par mon oncle, dont la fille habite là-bas depuis l'année dernière, je me souviens de nombreux graffitis plus ou moins artistiques et notamment de cette inscription : " Vive le Québec libre ! " - J'aimerais bien aller à Montréal, avant que ma cousine n'en reparte, mais pour cela il faudrait que je prenne l'avion, bien entendu. Quand cette idée m'est venue pour la première fois, je me suis dit " Et pourquoi pas ? ", mais quand mon oncle nous a parlé de son voyage et notamment de l'atterrissage dans un aéroport enneigé par un jour venteux, j'ai hésité Je crois que je serais absolument terrifiée. Bon, j'ai le temps d'y penser et d'économiser pour le billet.